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Archives de catégorie : Réflexions d’enfants
J’ai peur dans le métro
J’ai peur dans le métro
Monter et descendre vite, vite.
Mais du monde, y en a trop
Et moi, je suis si petite.
Vite, sauter, mais pas les pieds joints
Sinon, je n’y arriverai point.
Et tous ces gens affairés
Feraient bien d’accélérer.
Vite, j’entends la sonnerie
J’ai peur que les portes se ferment.
Vite, j’ai peur, je crie
Maman, tiens-moi d’une main ferme !
Mais maman est occupée à faire monter
La poussette de ma petite sœur.
Elle n’a pas l’air de s’alerter
Et moi, vraiment, j’ai si peur.
Ne plus monter, ne plus descendre
Quand la sonnerie retentit.
Je veux bien mais le métro peut-il attendre
Quand tout le monde n’est pas encore sorti ?
Je sais que je pourrais être forte
Si elles pouvaient attendre, les portes !
Mais comme je n’en suis pas bien sûre
Pour moi, c’est vraiment dur.
C’est décidé, tant pis, je pousse.
Car, moi, j’ai trop la frousse.
Logique enfantine (ou faut suivre)
Dans ma chambre, il y a un placard aux secrets
Et à moins d’être terriblement indiscret
Personne ne viendra regarder ce qui est à moi.
Personne ne me prendra quoi que ce soit.
Dessus, j’ai mis un post-it
Et j’ai écrit : « Interdit aux parents ».
Et toute personne s’y aventurant
Doit s’éloigner bien vite.
Dedans, tu veux regarder ou non ?
Il y a des livres, des jouets,
Je te le dis, parce que, sinon,
Tu ne sauras pas, après.
Tu sais, ce placard est fantastique.
Ne le dis à personne mais il est magique.
J’ai beau faire. Je sors tout, je mélange.
Et bien, c’est tout seul qu’il se range.
Un jour, je dirai à mes parents
Qu’ils peuvent regarder dedans.
Je peux te dire qu’ils seront tout surpris
Par toutes mes petites cachotteries.
La remarque qui tue :
« Parfois, quand le post-it tombe,
C’est pas grave, je le colle ailleurs »
Cirque d’hiver
J’aime les lions méchants.
Ils m’ont bien plu.
Mais hypnotisé, me penchant
Je ne parle plus.
Ils brillent, leurs yeux.
Vont-ils manger le monsieur ?
Ils lèvent la patte
Bien haut, toute droite.
Les clowns se renversent de l’eau,
Se cassent des œufs sur la tête,
Jouent de la trompette
Et crient, c’est rigolo !
Une dame se tourne
Et se retourne,
Une corde lisse
Autour de la cuisse.
Un poney court. Ca balance.
Un petit chien court dans l’autre sens,
Et complètement déchaîné,
Saute sur le poney.
Je grimpe sur les genoux de ma mère.
Des gens sautent en l’air
Et en un tournemain
Ils s’attrapent par la main.
J’ai vu aussi une roulotte
Avec des chèvres rigolotes,
Des enfants avec des ballons,
Des lamas qui tournaient en rond.
Il y avait aussi des chevaux blancs qui deviennent bleus
Et encore beaucoup d’autres choses à voir :
Mais ce qui m’a rendu le plus heureux
Ce sont les lions méchants, vous pouvez me croire !
La pipette qui a du bagoût
« Aujourd’hui, à l’école, nous avons fait des parfums. J’en ai mis dans une bouteille et pour ne pas en mettre à côté, j’ai utilisé une pipelette. »
Aujourd’hui, à l’école,
Nous avons fait des parfums.
Tu sais, les odeurs s’envolent.
Il faut avoir le nez fin.
Là, je suis gamin.
Il fait froid, je suis gelé.
Je ne sais pas si je l’ai.
Mais peut-être que demain…
Parfumeur, c’est comme chocolatier,
Il paraît que c’est un métier.
Mon parfum est jaune soleil.
Je l’ai mis dans une bouteille.
Pour ne pas en mettre à côté
Je ne me suis pas agité.
Et comme je ne suis pas bête,
J’ai utilisé une « pipelette ».
Je m’en mettrai une petite goutte
Une petite touche discrète
Seulement les jours de fête.
Est-ce que tu m’écoutes ?
Nez fin, je ne sais pas,
En tout cas, j’ai l’oreille fine.
C’est ce que m’a dit mon papa
L’autre jour dans la cuisine.
C’est vrai, je m’cache, je reste discret
Et j’aime bien écouter les petits secrets.
Quand mes parents chuchotent dans le couloir
Et qu’ils ne peuvent pas me voir.
Il est grand, il n’est pas fin mon nez.
Mais, regarde ! j’ai de petites oreilles.
Ca ne s’arrangera pas avec les années
J’ai bien peur que ça reste pareil.
Bon, Batman je deviendrai
Et tous les méchants je tuerai
En un éclair,
Avec mes rayons laser.
Dieu, y es-tu ?
- « Bobélé ! Est-ce que Dieu existe ? »
- « Je ne sais pas, chéri. »
Je n’ai aucun a priori,
On me traite même parfois d’animiste.
- « Est-ce que papa y croit ? Et maman ?
Est-ce qu’il existe réellement ? »
- « Je ne sais pas vraiment. »
Répondis-je doucement.
Est-il si fréquent
D’aborder l’infini à cinq ans ?
Que lui diraient ses parents ?
La parole d’un adulte, c’est si rassurant.
En a-t-il entendu parler à l’école
Ou, dans la rue, a-t-il pris cette conversation au vol ?
Me voyant embarrassée par le sujet
Sérieux, il se mit à gamberger.
- « J’ai une idée, tu sais ce que je vais faire demain ?
Je vais aller sur le chemin
Et je vais appeler Dieu très fort
Attendre qu’il me réponde et alors…
Je lui demanderai s’il existe ! »
Mon petit-fils, de la logique, tu es un artiste !
Des constellations de ballons
« Mon ballon ! Donne le moi !»
Claironnas-tu matois.
C’était ton dû, cet objet de publicité.
Il ne fallait pas t’en conter.
Tu sortis conquérant
de ce restaurant
Où nous avions déjeuné
Pour finir la matinée.
Ce ne fut pas une mince affaire
De te glisser à l’arrière
De ma petite voiture
Et de te mettre ta ceinture.
Avec ce nouveau compagnon
Tu étais vraiment trop mignon
Fier comme Artaban
Malin comme un forban.
Je te regardais dans le rétroviseur
Tu étais très causeur.
Une vraie séance de cinéma
Sur fond de frimas.
Alors, vas savoir pourquoi,
Et malgré ce froid,
D’un irrépressible élan
Tu ouvris la vitre. Vlan !
Trop vite tu avais gaffé
Le dégât était fait.
Calmé tu t’es penché
Et m’as dit « Vas le chercher ».
Dans le ciel comme au ralenti
Très loin il était parti
Vers d’autres horizons
Jusqu’à une probable crevaison.
Je t’ai expliqué que ça n’était pas possible,
Qu’il était inaccessible.
J’ai cru que tu serais déçu
Mais tu étais bien au-dessus.
Vers les cieux ton doigt as pointé
Et très docte as décrété :
« Les ballons aussi ça fait des points
Qui brillent et qui scintillent au loin.
Sais-tu que les étoiles sont pareilles
Oui, vraiment, pareilles à notre soleil ? ».
Des ballons, devant tant de réflexion,
Je t’en aurais donné des constellations.
Publié dans Réflexions d'enfants
Marqué avec ballon, Elias, envol, restaurant
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Mamie, c’est fini
Voici quelques semaines
Que mon Eliassou, amène,
Me prédit ma mort prochaine
Et le chœur de reprendre cette antienne !
« Oui, je pense ». Et même de conclure
En cadence : « J’en suis sûr ».
Va-t-il me verser du bromure
Avec désinvolture ?
M’assommer avec une bouteille
Dans mon demi-sommeil ?
Et de conclure « Oui, je pense »
« Et même, j’en suis sûr » en cadence.
Si je ne vois pas de drame à l’Opéra,
Mon petit-fils, en son logis, en rêve.
Il craint que ma vie ne soit brève,
Et redoute ce qui arrivera.
Je ne veux pas de l’agonie
D’Iphigénie !
Je ne veux pas m’épandre
Comme Cassandre.
Même si je ne suis pas de ta génération.
Je ne veux pas de cette figuration !
Je ne suis pas Violetta
De la Traviatta,
Même si tu me vois, Elias,
Passer de vie à trépas !
Même si je ne suis pas de ta génération.
Ne crains rien par anticipation !
Et je te le susurre
A défaut d’en être sûre
« Nous avons encore, mon aimé,
Beaucoup de chants à faire rimer».