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Rain

Inspiré par le ballet éponyme de Anne Teresa De Keersmaeker,
par l’oeuvre « Musique pour 18 musiciens » de Steve Reich
et la météo

Là.
Odeur
De pluie
Qui arrive.
Lourde senteur
De terre mouillée.
La terre implore les cieux.
Elle n’en peut plus d’attendre.
De cet impudique appel olfactif,
Fiévreuse, elle s’élance déjà vers eux
Leur criant son envie d’être fécondée.

Soudain,
Un silence se fait.
Un nuage passe, rapide.
L’herbe frémit sous sa caresse.
L’onde se propage de loin en loin.
Les premières gouttes tombent enfin.
Elles rebondissent comme des repentirs,
Puis glissent, se ratent ou se cognent, s’unissent
Se multipliant à l’infini, aigües comme des virgules.
Pizzicati assourdissants et joyeux,
Qui pénètrent cette terre avide.
Comment distinguer la terre du ciel
Tous deux intimement entremêlés
Tous deux géniteurs désormais.

L’air se fait plus léger.
Le ciel est bleu tendre.
La terre apaisée
Va pouvoir attendre
Les semis
de l’été.

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Pluie

Il pleut des cordes.
Torrents dans les caniveaux.
Plaisir des enfants attachants.

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Averse en mai

La dernière fois que j’avais levé le nez,
Le ciel uniformément crème m’avait étonnée.
Des bruits montaient jusqu’à moi,
Qu’habituée, je n’entendais plus, toutefois.
Je travaille, penchée sur mon ordinateur,
Nullement préoccupée de l’extérieur.
Pourtant, un subtil changement.
Sans détacher mon regard de l’écran
J’allonge le bras lentement
Et tourne le variateur d’un cran.
Faisant ce geste, je réalise
Qu’il n’est pas l’heure d’allumer.
Je redresse alors la tête surprise
Et comme sur une palette, je vois germer,
S’effilocher et s’entrecroiser
Toutes sortes de bleus et de grisés.
Bleu de Prusse et fer
Sont en train de se défaire,
Relayés par l’anthracite
Que pétrole et ardoise phagocytent.
Silence. Le monde est insonore.
Il ne pleut pas encore.
Mais une sacrée saucée
Est en train de s’amorcer.
Et soudain
Des coups de gourdin :
Dehors
Les gouttes tapent fort.
Mais une fois encore
La lumière a devancé le bruit :
Un rideau translucide luit
Reflétant éclats argent et or.
Pas le temps de tomber à la renverse
Il ne reste déjà plus de cette averse
Qu’un ruisseau glissant silencieusement
En vagues sur les toits des bâtiments.

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