Archives quotidiennes : 10 octobre 2009

Chahaignes

Powered by Cincopa WordPress plugin



Publié dans Autour de La Chartre-sur-le-Loir | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

Chez l’orthophoniste

Répète après moi : « Flocon  »
« Non, moi, je ne dis pas de gros mots !  »

Valse des flocons de neige (Casse-noisette, Tchaikovsky, 1891)

Publié dans Mots d'enfants | Marqué avec , , | Laisser un commentaire

Métamorphose culinaire

Tout se passait pourtant bien
Ils avaient bon maintien.
Ils échangeaient, discrets,
Je ne sais quels liens secrets.
Jusqu’au jour où quelques oignons
Ont tout perturbé, grognons.
Citrons, tout mignons,
Zestes sur la langue,
Font les fanfarons
Mais deviennent exsangues.
Indécises, les oranges
Tournoient sur elles-mêmes, étranges.
Sont-elles à l’envers ?
Sont-elles à l’endroit ?
Un petit rond en arrière
Et en avant, trois.
Jadis roses de plaisir, les radis
Creusent leurs joues, avant rebondies.
Et leur voisin, le concombre,
A l’air ridé et bien sombre.
Rouille de rage, les épinards
S’oxydent et sont en pétard.
Bouchon posé de côté,
Le lait tourne carré.
Il compte fleurette
A sa cousine, la crème, fluette.
Inquiets, les œufs ont triste mine,
Ils ont de l’albumine dans les urines.
Les oignons, avec application,
Continuent à instiller des larmes.
Dans le bac à réfrigération,
C’est l’alarme.
Pour détendre l’atmosphère,
Il n’y a qu’une chose à faire :
Pêle-mêle, les légumes
Côtoyant les agrumes
Agrémentés de quelques plumes
Vont changer de costume.
Ils peuvent, vraiment ravis,
Vivre une deuxième vie.
Et deviennent, drôle de cadeau,
Une peinture d’Arcimboldo.

L'été d'Arcimboldo (1573)

Publié dans Petits textes pour enfants | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

La pipette qui a du bagoût

« Aujourd’hui, à l’école, nous avons fait des parfums. J’en ai mis dans une bouteille et pour ne pas en mettre à côté, j’ai utilisé une pipelette. »

Aujourd’hui, à l’école,
Nous avons fait des parfums.
Tu sais, les odeurs s’envolent.
Il faut avoir le nez fin.

Là, je suis gamin.
Il fait froid, je suis gelé.
Je ne sais pas si je l’ai.
Mais peut-être que demain…

Parfumeur, c’est comme chocolatier,
Il paraît que c’est un métier.
Mon parfum est jaune soleil.
Je l’ai mis dans une bouteille.

Pour ne pas en mettre à côté
Je ne me suis pas agité.
Et comme je ne suis pas bête,
J’ai utilisé une « pipelette ».

Je m’en mettrai une petite goutte
Une petite touche discrète
Seulement les jours de fête.
Est-ce que tu m’écoutes ?

Nez fin, je ne sais pas,
En tout cas, j’ai l’oreille fine.
C’est ce que m’a dit mon papa
L’autre jour dans la cuisine.

C’est vrai, je m’cache, je reste discret
Et j’aime bien écouter les petits secrets.
Quand mes parents chuchotent dans le couloir
Et qu’ils ne peuvent pas me voir.

Il est grand, il n’est pas fin mon nez.
Mais, regarde ! j’ai de petites oreilles.
Ca ne s’arrangera pas avec les années
J’ai bien peur que ça reste pareil.

Bon, Batman je deviendrai
Et tous les méchants je tuerai
En un éclair,
Avec mes rayons laser.

Publié dans Réflexions d'enfants | Marqué avec , , | Laisser un commentaire

Mots doux

Ma douce, mon amour, ma fille,
Te dire ces mots à d’autres abscons,
Liens féconds comme cocon
Tissé par la chenille.

Mon grand, mon fils, mon effacé,
Te dire ces paroles à d’autres muettes,
Liens légers comme aigrettes
Lancées par quelque herbacée.

De mes enfants, vous êtes la trace
Même si en vous l’adulte a pris place.
Et sans pouvoir de vous m’arracher
Ni vouloir vous attacher,

Sans pour autant vous asservir,
Je continuerai néanmoins à vous les dire
Ces mots doux. Liens infinitésimaux,
Entre une branche et ses rameaux.

Publié dans Famille | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

Mirage

Je revois cette ingénue,
Quand son cœur, d’allégresse pure,
Bondissait sans égratignure.
Le moment où je t’ai connu.

Me jeter dans le vide tel un parachutiste
Quand sous l’élan, la raison doute,
Quand la logique est en déroute
Quand rien hors nous deux n’existe.

Après la passion, la tendresse.
De tes rides et de ton sourire
Je ne cessais de m’attendrir :
De ta douceur, promesses.

Sur cette belle carte du tendre
Que je lisais sur ton visage
J’aurais pourtant dû apprendre
A y desceller comme un blocage.

De toi j’étais satellite,
Mais tu n’étais qu’un ermite.
De toute chose tu étais blasé
Comment ai-je fait pour te croiser ?

Tu restes ma douleur, ma souffrance
En personne je ne fais plus confiance.
J’aurais dû savoir qu’au-delà du regard
Le verbe est l’ultime savoir.

Parler, écouter pour de l’autre tout connaître
Ne pas croire ce que l’on saisit d’un regard.
Ce qui ne fait que transparaître
Est un leurre à bien des égards.

Publié dans Amours | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

Pantoum pour Jacinta

Jacinta nous apprend le chant
Patiente et drôle à la fois.
Le chœur répète en rabâchant.
C’est dur l’hiver quand il fait froid.

Patiente et drôle à la fois
Elle motive et fait le pitre.
C’est dur l’hiver quand il fait froid
De l’autre côté de la vitre.

Elle motive et fait le pitre.
Au grand jamais ne désespère.
De l’autre côté de la vitre
Dehors baisse la lumière.

Au grand jamais ne désespère.
Elle nous prend pour ses enfants
Dehors baisse la lumière
Nous chantons en nous réchauffant.

Elle nous prend pour ses enfants
Les mélodies elle défriche.
Nous chantons en nous réchauffant.
Bien prononcer le yiddish.

Les mélodies elle défriche.
Elle est toute attentionnée.
Bien prononcer le yiddish
Nous ne devons plus annoner.

Elle est toute attentionnée
Altos, sopranos elle anime.
Nous ne devons plus annoner.
Il faut qu’enfin l’âme s’exprime.

Altos, sopranos elle anime.
Lorsque le soleil va couchant.
Il faut qu’enfin l’âme s’exprime.
Jacinta nous apprend le chant.

Publié dans Amis | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire