Archives quotidiennes : 17 octobre 2009

Les Jasnières vues du Panorama (au fond : La Chartre)

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  • Le vignoble des Jasnières est peut-être petit quant à sa surface, mais c’est un grand vin (un des vins préférés de Henri IV).
  • Son cépage est le chenin.
  • Il pousse sur le tuffeau (calcaire du val-de-Loire) et l’argile à silex.
  • Cette terre lui donne ce goût si particulier de « pierre à fusil ».
  • Ce vin est conservé dans des bouteilles de 37,5 cl, les « fillettes ».
  • Dégustez-le avec un peu (ou beaucoup) de chèvre. Vous m’en direz des nouvelles.
  • Un des plaisirs de la vie !
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Perséïdes

Ce soir, je regarde les étoiles filantes
Glisser dans le ciel, silencieuses.
Ces poussières glacées lumineuses
M’incitent à rêver, captivantes.

Elles semblent venir de Persée,
Cette constellation qui paraît danser.
Voici venu le rendez-vous annuel
De la comète originelle.

Leur retour invariable
Entraîne dans leur sillage,
Tout au long de leur voyage,
Des vœux innombrables.

Mon doux ange, mon petit oiseau,
Voici venue la nuit de San-Lorenzo
Dure pour d’autres en d’autres endroits,
Mais si belle à présent pour moi.

Tu es en visite, mon enfant,
Et ton rire triomphant
Me fait souhaiter que de génération en génération
Du meilleur, pour vous aussi, accompagnera leur apparition.

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Te rappelles-tu ?

Au début, on se dit bonjour.
Tout simplement.
Et puis, un beau jour
Tu sors du lot des mamans.

A la sortie de l’école,
Je te revois, à l’aise avec tous.
Tu souris aux enfants, pour des bricoles,
Te baisses, les embrasses, douce.

Poignées de main aux parents.
Les enfants sortent en rang.
Mon fils est dans la classe du tien.
Ton mari a un vécu semblable au mien.

Je découvre que tu joues du piano
Soignes les oiseaux jeunots.
Tu lis abondamment,
Et jardines allègrement.

Curieuse de tout, tu apprends, avide :
Les hiéroglyphes n’ont pour toi aucun secret.
Tu reprends gentiment un guide
En Egypte qui en reste éberlué.

Tu pars en Inde ? Tu t’atèles au sanskrit
Parlé et même écrit.
Tu pars en Chine ? Même si c’est un peu tard,
Tu apprends le mandarin standard.

Quelle est cette fée
Qui s’est penchée sur toi
Lorsque tu es née
T’offrant tous les dons à la fois ?

Nous échangeons nos impressions
Sur des gens, catégoriquement,
Ainsi que nos admirations,
De quelque personnage de romans.

Nous nous connaissons à tel point
Que pour tout prologue et tout épilogue,
Même si ça remonte à loin,
« Tu te rappelles ? » suffit à nos dialogues.

Souvenir, lorsqu’il reste entier,
Fil de la vie et de ses amitiés ;
Lien de connivences entre hier
Et le futur dont on ne doute guère.

Tu te rappelles ? Tu te rappelles ?
Les années sont passées.
Et l’écho renvoie cette ritournelle,
Sur un autre ton prononcée.

Car l’esprit de mon amie
Est parti, ne laissant plus là
Que son corps en vie
Avec plein de tracas.

Avec ce qui te reste d’audace
Tu ris de ce qui t’embarrasse.
Tous ces mots vides de sens
Que tous ces gens se balancent.

Juste des bulles inintéressantes
Qui ne t’entraînent pas avec elles.
Et tu restes assise, toujours aussi belle
Mais, aussi, tellement absente.

Ton mari est là, plein de courage
Et, navré de ce naufrage,
S’occupe avec amour de sa femme
Redevenue enfant, c’est infâme.

Il t’annonce ma visite.
Et je crois bien que, sans ce rite,
Cou tendu, tête penchée,
Tu ne saches qui vient t’approcher.

Egoïste, il faut que tu me pardonnes,
Je préfère laisser de côté
La réponse que tu te donnes.
Mais je peux la deviner avec facilité.

Ton mari, avec plein de tact,
Te fait faire de menues tâches
Pour qu’au moins au présent tu t’attaches,
Que tu ne perdes pas contact.

Car ce présent qui, sitôt né, nous fuit,
Graine en devenir du futur,
N’est plus rien pour toi, tu t’y ennuies,
Tu ne saisis plus l’aventure.

Coincée entre un passé qui s’efface
Et un avenir sans espace,
Tu te réfugies vers de nouvelles activités :
Tu n’es pas avec nous, tu es à côté.

Tu cruciverbises,
Tu sudokuises.
Tu le tues ce temps,
Qui dure, à présent, si longtemps.

Pour profiter de toi,
N’attendre plus rien.
Juste savoir que tu es là
C’est déjà bien.

Mais comme il faut être forte !
Et à cause de l’amitié que je te porte
J’ai envie, avec tendresse, de te dire
« Je trouve que tu exagères de ce que tu nous fais subir ! »

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Regards dans le métro

Je suis dans le métro
Où, sans un mot de trop,
L’adolescent fanfaron,
Fait aux filles les yeux ronds.

Et encore ce matin,
Un homme, sur un strapontin,
Sur ses rêves, paupières clauses,
Se laisse aller à sa narcose.

Regards inquisiteurs de vieilles femmes,
Yeux plissés pour mieux voir,
Observent, à la bouche le blâme,
Les nymphettes court vêtues de noir.

Visages avenants et regards d’excuses
De deux personnes qui se sont heurtées.
Regards indiscrets, sur la page, jetés,
De la voisine, dans son livre recluse.

Regards qui se dérobent, évitent,
Pour ne pas croiser
Celui de robots automatisés
Qui pourraient s’énerver vite.

Regards passionnés d’amoureux
Qui se cherchent et se prennent,langoureux,
Echanges avec les yeux d’un baiser sur la bouche
Bien que leurs corps ne se touchent.

Yeux écarquillés, émerveillés,
De ceux de Gelsomina frères,
De cet enfant piaffant, éveillé,
Et debout en un éclair.

Regard implorant du mendiant
Qui survit d’expédients
Enfermé dans sa solitude
Loin de toute sollicitude.

Mes yeux retrouveront les vôtres, peut-être,
A notre prochain voyage.
Et par ce commun bagage
Nous apprendrons à nous connaître.

Déjà, à vous tous, de nouveau, je pense.
De nous, ils disent tout sans ambivalence.
Yeux rayonnants de ceux qui n’ont vécu que du bien
Ou yeux éteints de celui qui n’attend plus rien.

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Poussin au féminin, ça fait quoi ?

Une grand-mère émerveillée :
« Mais que je t’aime, mon chéri, tu es mon poussin ! »
Regards fondants du petit-fils :
« Mais que je t’aime, mamy, tu es ma poussette !« 

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Le camion traverse l’autoroute

« Un spectaculaire accident heureusement sans gravité s’est produit hier vers 20 heures sur l’A11, au niveau de Lombron. Alors qu’il circulait dans le sens Paris-Le Mans, le chauffeur a perdu le contrôle du camion, pour une raison qui reste à déterminer. Le poids lourd a alors traversé le rail de sécurité central et a fini dans le fossé des voies opposées. Le chauffeur n’a été que très légèrement blessé. »

Le Maine libre, samedi 18 avril 2009

Pourquoi donc sur cette autoroute
Ai-je soudainement baissé l’allure ?
Je m’apprêtais à doubler camion et voitures
Lorsque j’ai freiné, de quelque chose à l’écoute.

Jusqu’à quatre-vingt dix kilomètres à l’heure ?
Sur la voie de gauche, quelle horreur,
C’est criminel ! diraient certains.
Pourquoi, donc, ai-je appuyé sur le frein ?

Et comme dans un rêve, au ralenti,
Je ne me rappelle même pas avoir entendu un bruit,
J’ai vu glisser vers la gauche ce camion crème
Comme s’il voulait se doubler lui-même.

Cet immense camion d’acier,
Je doutais de ce que je voyais,
A traversé en diagonale toutes les voies
Et s’est retrouvé de biais devant moi.

Je ne me suis sentie concernée, prête à être happée,
Que dans cet endroit exigu
Dans cet angle aigu
Formé entre lui et le parapet.

J’ai eu le temps de prononcer d’un drôle de ton
« Ah mon dieu, mon dieu ! »
Allais-je être broyée au milieu,
Contre ce mur de béton ?

J’attendais le choc de cette queue de serpent propulsée,
Lorsque je l’ai vu, comme dans un rêve, passer
En entier à travers le rail de sécurité
Avec une si grande facilité !

S’était-il, sous le choc, envolé ?
Ou bien était-il en caoutchouc, ce muret ?
Etais-je, alors, déjà totalement à l’arrêt ?
Il ne m’avait même pas frôlé !

Puis il a traversé toutes les voies
De l’autre côté, dans le sens opposé,
Et a fini dans le fossé, comme posé,
Sans heurter qui que ce soit.

Les autres voitures que j’allais doubler
Etaient également arrêtées. Troublés,
Nous n’étions même plus conscients
De pouvoir provoquer en série des accidents.

Comme si un tel événement, forcément,
Devait avoir arrêté tout le monde derrière, pendant un moment !
Nous sommes repartis, évitant au maximum les débris,
Et avons regagné une zone dégagée sur le côté, à l’abri.

Nous sommes sortis de nos véhicules
J’ai dit « ça va ? » sans attendre de réponse, en tremblant.
Nous nous entre-regardions incrédules,
Le teint un peu blanc.

Nous n’avions rien, nous n’étions pas blessés.
Est-ce avant ou après que j’ai
Vu un homme traversant la chaussée,
Suivant du camion, exactement, le trajet ?

Réflexe post-traumatique, en l’occurrence suicidaire,
De bouger, partir, chercher de l’air.
Ou simplement aller porter secours.
J’ai pensé « Il est fou » en regardant autour.

Combien de temps plus tard
Sont arrivés voitures et motards ?
Est-ce quelques secondes ou quelques minutes
Après que le camion ait fait la culbute ?

Le fait est que la vie a repris son cours, a redémarré.
Mais pour qui ? Etais-je encore en vie
Ou simplement en avais-je l’envie
Et, comme dans les romans, ça n’était pas vrai ?

Des appels aux proches m’ont fait comprendre
Que j’étais dans la réalité, qu’il me fallait l’entendre.
Et le mental a pris le relais
Projetant en boucle le film qui venait de se dérouler.

Et de revivre le pourquoi et le comment,
L’irrationnel et le miraculeux :
Pourquoi donc, sur cette autoroute, c’est quand même fabuleux,
Ai-je dû soudain freiner avant que rien n’arrive, apparemment ?

Pourquoi, et je le ressens avec acuité,
Pourquoi donc en cette veille, même tôt,
De départ en week-end et de 24 heures motos
Personne n’est venu nous heurter ?

Si une chance m’a été donnée,
Quand bien même c’est momentané,
Celui qui veille sur moi, je n’oublie pas de le remercier
Et la vie, je sais que je vais l’apprécier.

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Une odeur de neige

La porte en grand s’est ouverte.
Une collègue est passée alerte
Et, dans son cortège,
Est entrée une odeur de neige.

Odeur de froid, odeur d’espace et de pureté
Accompagnée de bruits étouffés et ouatés.

J’écoute et ressens, emmitouflée,
Yeux plissés, aveuglés par les reflets.
Un flocon tombe sur ma joue, minuscule,
Et pourtant il me glace et me brûle.

Des mélèzes antiques semblent implorer,
De leurs bras rachitiques, les rayons dorés.
Au loin crie un rapace
Donnant à la scène son espace.

Un battement de cils, de cœur
Et me revoici assise
Au bureau d’où cette odeur
M’avait subtilisée par surprise.

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