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Archives mensuelles : octobre 2009
Chez l’orthophoniste
Répète après moi : « Flocon »
« Non, moi, je ne dis pas de gros mots ! »
Valse des flocons de neige (Casse-noisette, Tchaikovsky, 1891)
La pipette qui a du bagoût
« Aujourd’hui, à l’école, nous avons fait des parfums. J’en ai mis dans une bouteille et pour ne pas en mettre à côté, j’ai utilisé une pipelette. »
Aujourd’hui, à l’école,
Nous avons fait des parfums.
Tu sais, les odeurs s’envolent.
Il faut avoir le nez fin.
Là, je suis gamin.
Il fait froid, je suis gelé.
Je ne sais pas si je l’ai.
Mais peut-être que demain…
Parfumeur, c’est comme chocolatier,
Il paraît que c’est un métier.
Mon parfum est jaune soleil.
Je l’ai mis dans une bouteille.
Pour ne pas en mettre à côté
Je ne me suis pas agité.
Et comme je ne suis pas bête,
J’ai utilisé une « pipelette ».
Je m’en mettrai une petite goutte
Une petite touche discrète
Seulement les jours de fête.
Est-ce que tu m’écoutes ?
Nez fin, je ne sais pas,
En tout cas, j’ai l’oreille fine.
C’est ce que m’a dit mon papa
L’autre jour dans la cuisine.
C’est vrai, je m’cache, je reste discret
Et j’aime bien écouter les petits secrets.
Quand mes parents chuchotent dans le couloir
Et qu’ils ne peuvent pas me voir.
Il est grand, il n’est pas fin mon nez.
Mais, regarde ! j’ai de petites oreilles.
Ca ne s’arrangera pas avec les années
J’ai bien peur que ça reste pareil.
Bon, Batman je deviendrai
Et tous les méchants je tuerai
En un éclair,
Avec mes rayons laser.
Mots doux
Ma douce, mon amour, ma fille,
Te dire ces mots à d’autres abscons,
Liens féconds comme cocon
Tissé par la chenille.
Mon grand, mon fils, mon effacé,
Te dire ces paroles à d’autres muettes,
Liens légers comme aigrettes
Lancées par quelque herbacée.
De mes enfants, vous êtes la trace
Même si en vous l’adulte a pris place.
Et sans pouvoir de vous m’arracher
Ni vouloir vous attacher,
Sans pour autant vous asservir,
Je continuerai néanmoins à vous les dire
Ces mots doux. Liens infinitésimaux,
Entre une branche et ses rameaux.
Mirage
Je revois cette ingénue,
Quand son cœur, d’allégresse pure,
Bondissait sans égratignure.
Le moment où je t’ai connu.
Me jeter dans le vide tel un parachutiste
Quand sous l’élan, la raison doute,
Quand la logique est en déroute
Quand rien hors nous deux n’existe.
Après la passion, la tendresse.
De tes rides et de ton sourire
Je ne cessais de m’attendrir :
De ta douceur, promesses.
Sur cette belle carte du tendre
Que je lisais sur ton visage
J’aurais pourtant dû apprendre
A y desceller comme un blocage.
De toi j’étais satellite,
Mais tu n’étais qu’un ermite.
De toute chose tu étais blasé
Comment ai-je fait pour te croiser ?
Tu restes ma douleur, ma souffrance
En personne je ne fais plus confiance.
J’aurais dû savoir qu’au-delà du regard
Le verbe est l’ultime savoir.
Parler, écouter pour de l’autre tout connaître
Ne pas croire ce que l’on saisit d’un regard.
Ce qui ne fait que transparaître
Est un leurre à bien des égards.
Pantoum pour Jacinta
Jacinta nous apprend le chant
Patiente et drôle à la fois.
Le chœur répète en rabâchant.
C’est dur l’hiver quand il fait froid.
Patiente et drôle à la fois
Elle motive et fait le pitre.
C’est dur l’hiver quand il fait froid
De l’autre côté de la vitre.
Elle motive et fait le pitre.
Au grand jamais ne désespère.
De l’autre côté de la vitre
Dehors baisse la lumière.
Au grand jamais ne désespère.
Elle nous prend pour ses enfants
Dehors baisse la lumière
Nous chantons en nous réchauffant.
Elle nous prend pour ses enfants
Les mélodies elle défriche.
Nous chantons en nous réchauffant.
Bien prononcer le yiddish.
Les mélodies elle défriche.
Elle est toute attentionnée.
Bien prononcer le yiddish
Nous ne devons plus annoner.
Elle est toute attentionnée
Altos, sopranos elle anime.
Nous ne devons plus annoner.
Il faut qu’enfin l’âme s’exprime.
Altos, sopranos elle anime.
Lorsque le soleil va couchant.
Il faut qu’enfin l’âme s’exprime.
Jacinta nous apprend le chant.
Ecoute le bruit de l’immensité !
Sortir, à la tombée de la nuit.
Te fermer à tout bruit
Quotidien et domestique.
C’est le moment critique
Où juste Altaïr luit.
Te laisser aspirer dans un puits
Sans fond. Un monde la suit.
La polaire, le Nord t’indique.
Ecoute le bruit de l’immensité !
Apparaissent Arcturus et Véga puis
Vois ce monde qui se dilate et fuit.
Vide intersidéral prolifique
A la beauté cosmique
Où le temps de la distance est le fruit.
Ecoute le bruit de l’immensité !
Le samovar
Il n’avait rien d’un simple bidon
Et trônait sur un guéridon,
Majestueusement, en bas de l’escalier,
Superbe et pourtant si familier.
Il n’avait plus eau ni charbon depuis longtemps
Car il ne servait plus à faire le thé.
Dans le soleil il miroitait éclatant ;
Il était juste là pour sa beauté.
Mais un jour où de trop près je m’y suis mirée
Et où dans ses reflets j’étais aspirée,
Je l’ai poussé et fait tomber.
Plus tard, avec la maison nous le vendîmes.
Nous oubliâmes ce samovar sublime.
Depuis, au château de Chenonceau, y toucher est prohibé.
Le doute
Comme dirait le poète,
« Il suffit de traverser le pont ».
Mais pourquoi, comme dans la chansonnette,
Franchir les frontières d’un bond ?
Au propre comme au figuré,
Moi je préfère l’entre-deux
Avant que de m’aventurer
Dans un monde hasardeux.
Attendre entre deux berges,
Observer les mondes possibles,
Pour, de toute idée préconçue vierge,
Avancer vers plus tangible.
Artémis, déesse des limites,
Doit veiller sur moi depuis longtemps
Car indéfiniment j’hésite
Et piétine, me consultant.
L’heure avance sur ma montre,
Mais je reste ainsi entre deux rives
A peser le pour et le contre
Cependant que les gens vivent.
Pour profiter de la vie,
A présent il est trop tard
Même si j’en ai envie.
Ah que n’ai-je écouté Ronsard !
Dieu, y es-tu ?
- « Bobélé ! Est-ce que Dieu existe ? »
- « Je ne sais pas, chéri. »
Je n’ai aucun a priori,
On me traite même parfois d’animiste.
- « Est-ce que papa y croit ? Et maman ?
Est-ce qu’il existe réellement ? »
- « Je ne sais pas vraiment. »
Répondis-je doucement.
Est-il si fréquent
D’aborder l’infini à cinq ans ?
Que lui diraient ses parents ?
La parole d’un adulte, c’est si rassurant.
En a-t-il entendu parler à l’école
Ou, dans la rue, a-t-il pris cette conversation au vol ?
Me voyant embarrassée par le sujet
Sérieux, il se mit à gamberger.
- « J’ai une idée, tu sais ce que je vais faire demain ?
Je vais aller sur le chemin
Et je vais appeler Dieu très fort
Attendre qu’il me réponde et alors…
Je lui demanderai s’il existe ! »
Mon petit-fils, de la logique, tu es un artiste !